Et justice pour tous de Michaël Mention

Et justice pour tousEnchantée par ma lecture de Sale temps pour le pays, je n’en avais pas fini avec Michael Mention. Passant du premier volume de la trilogie Mark Burstyn au troisième (pas une bonne idée en fait…), je retrouve l’ex-superintendant en train de cuver sa déprime à Paris. Il a fait de la prison pour meurtre, il n’est plus rien, si ce n’est le parrain de la petite Amy.

L’enfant est la fille de son ex-collègue Clarence Cooper. Il n’a de contact qu’avec elle qui chaque semaine lui écrit une lettre. Il lui promet d’aller la voir un jour, chez elle (chez lui) en Angleterre. Et il va y aller, oui, mais forcé par le destin : Amy est morte, renversée par une voiture. Ce que Burstyn apprend en fouillant un peu, c’est qu’Amy est morte car son père enquêtait de trop près autour d’un scandale pédophile : tuer la fille pour détourner l’attention du père. A ce scandale sont liés de très grands noms de célébrités médiatiques, désormais sur le retour. Burstyn décide de faire justice lui-même… et justice pour tous.

La toute première partie s’est bien passée, j’ai cru au personnage de flic fini, terrassé par l’alcool. J’ai apprécié le personnage du libraire Yann Bourgouin, clone d’un célèbre et bien réel spécialiste de tueurs en série. Ça s’est corsé à l’arrivée de Burstyn en terre natale. Plus rien dès lors ne m’a semblé crédible : que Burstyn se mette à tuer tout le monde, à l’aveugle donc y compris des innocents, voilà qui a dépassé mon seuil de crédibilité. La suite continue dans cette veine, jusqu’à une fin « grandiose », en passant par une évasion plus que rocambolesque et complètement incroyable à force de coïncidences.

J’ai poursuivi jusqu’à la fin ma lecture de ce troisième volet, car Michaël Mention n’en reste pas moins un écrivain au style implacable. J’aime sa façon d’écrire, son style syncopé et musical, ses allusions à la musique britannique et sa description d’une société pourrie mais dorée autour, qui trouve son point d’orgue dans le personnage, malheureusement bien réel de Jimmy Savile, reconnu prédateur sexuel après sa mort mais pendant quarante-deux ans animateur de la célèbre émission Top of the Pops.

Michael Mention sur Tête de lecture

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… Et justice pour tous

Michaël Mention
Rivages, 2015
ISBN : 978274363301 – 381 pages – 8 €

16 Comments

    1. Je ne me souviens pas d’avoir lu ou entendu des chroniques au moment de la sortie de ce livre, qui allaient dans le sens de la mienne. J’ai du mal à croire pourtant qu’aucun polardeux de la blogosphère n’ait trouvé cette intrigue vraiment trop chargée…

  1. Je n’ai fait qu’un essai avec Adieu demain, qui doit être le deuxième de la trilogie, et je n’ai pas accroché du tout. Désolée de ce commentaire peu constructif, je ne me souviens pas pourquoi ! 😉

    1. Tu es toute pardonnée : je ne me souviens pas toujours, loin de là, des raisons pour lesquelles je n’ai pas aimé un livre. Heureusement quand j’écris un billet de blog, il pallie cette mémoire défaillante 😉

    1. Oui, pour cette série. Il a publié d’autres titres, notamment dernièrement un roman policier historique avec Lacenaire pour héros : ça peut être intéressant…

  2. J’avais beaucoup aimé « Sale temps pour le pays », lu après la parution de ton avis d’ailleurs. J’avais poursuivi avec le second, comme toi emballée par l’idée de retrouver le même plaisir de lecture, et flop !!!! super déception, on dirait le même que le premier, mais en beaucoup moins bien … malgré l’écriture toujours un peu décalée, mon intérêt s’était rapidement essoufflé. Donc, je me passerai du troisième sans souci, c’est bien dommage quand même !

    1. Vu l’enthousiasme que l’auteur suscite sur la blogo, c’est même étonnant… Je pense cependant que je renouvellerai l’expérience, loin de l’Angleterre cette fois car ma première lecture m’avait vraiment emballée.

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